Pour terminer la journéee, Yvan décrit l’ambiance et la promiscuité à bord d’un trimaran de course .

💬 « Ambiance du bord : À partir du 3ème jour de mer quand on retire nos bottes et nos chaussettes, l’odeur qui s’en dégage ferait fuir à coup sûr un putois énervé, ça pose tout de suite de la convivialité dans l’équipage !!
On mange dans la même gamelle, on pose sa tête en dormant là où le coéquipier glisse ses pieds… nez sensibles s’abstenir… ici c’est le retour des primâtes, de deux énervés qui n’ont plus le temps de faire des courbettes, au revoir la bienséance tout est dédié à la performance. On mange, on dort uniquement si la perf nous laisse quelques minutes pour cela !!
La fin d’après midi est souvent l’instant où l’on trouve quelques minutes dans notre agenda chargé pour échanger à deux, se raconter nos blagues, faire le tour des potins venus de la terre, regarder le soleil se coucher à l’horizon et cette petite angoisse annonciatrice de la nuit. Mais c’est surtout l’instant qui nous permet de mesurer chaque jour la chance que l’on a d’être là. Au milieu de rien et au centre de beaucoup restés à terre.
Après plus d’une semaine de mer, les réveils deviennent plus difficiles souvent plongés dans les torpeurs de rêves incroyables. En sortir en quelques secondes, bondir sur le pont au moindre appel du binôme, exécuter une manœuvre urgente mécaniquement, par réflexe conditionné comme un pompier lors d’un appel au feu. Être opérationnel dans la seconde, miracle du cerveau humain.
Là où l’on se rejoint avec Gilles, c’est que nous n’avons plus grand chose à prouver à personne à part peut-être pour nous mêmes. Résultat: nous conjuguons détente et concentration fruit de l’expérience et de la maturité dans la pratique, qu’elle chance ce sport !
Rappelons que la course au large est le seul sport au monde qui mêle presque toutes les générations, où sens et corps sont mobilisés 24h/24 pendant des semaines voire des mois. C’est vraiment ce qui me plait dans cette discipline, on ne peut pas se permettre d’avoir un passage à vide, il faut être constant et lissé dans ses émotions et savoir ouvrir la porte à ces moments de « folie » comme celui que l’on vit en fonçant à près de 30 noeuds sur Fernando de Noronha, quel bonheur de vie…
Ah oui et après la pénurie de chocolat, c’est maintenant le pain qui manque… pour un fils de boulanger pâtissier »
Yvan
Classement de 18h
📌 6ème
⛵️💨 25,9 noeuds
↔️ 337 milles
🏁 2145 milles