Sortie de la Manche

Sortie de la Manche

Le « point du matin ». 26 octobre – 19h de course . Entre les 4 multi50, c’est toujours le tir groupé avec des trajectoires identiques: pour l’instant tous ont l’air d’aborder le gros temps qui leur arrive dessus en restant le plus possible proche de la route directe. La French Tech Rennes Saint-Malo se partage la tête du groupe avec Thierry Bouchard sur Ciela Village juste à quelques milles d’eux. Ils sont maintenant sortis de la Manche, ont passé le rail d’Ouessant et abordent le Golfe de Gascogne.
Ayant tous choisi les mêmes options de route (à moins que cela ne soit un « marquage » volontaire entre concurrents) les différences vont se jouer sur la vitesse des bateaux par mer formée et dans le vent fort. Un gros travail d’étude de trajectoire sur le thème: « comment aborder au mieux le front qui va passer ? » ce joue en ce moment, et la clef de cette énigme météo/navigation réside dans le dialogue entre le bord et le routeur. Pour le moment, les vents sont de SE d’environ 25 nœuds mais ils vont bientôt tourner au SW ce qui constitue déjà en soi un casse-tête sur la façon dont il faut aborder ce changement vis-à-vis des concurrents. Vu que tous vont subir ce changement, l’enjeu réside alors dans l’endroit où est placé le bateau par rapport au groupe: l’un des coté va nous avantager, l’autre nous désavantager … et pour l’instant, nous sommes plutôt bien placé.
Durant ces deux phases, le bateau va naviguer au prés, contre le vent mais surtout contre la mer, qui est très formée. Si actuellement c’est loin d’être une partie de plaisir pour nos marins, ce sont des conditions dans lesquelles nous avons là encore un peu d’avantage avec un bateau plus volumineux et plus lourd, ce qui lui confère un meilleur passage dans les vagues.

Mais le gros du questionnement actuel de Gilles, Yvan et Christian (notre routeur) est dans l’approche de la phase trois : un front va arriver d’ici la fin de la journée. Cela délimite une zone ou le vent de SW bascule d’un bloc au NW. Véritable séparation entre deux masses d’air différentes qui s’affrontent, tout leur environnement direct changera à ce moment: d’un temps gris, pluvieux, avec un plafond nuageux très bas il vont en quelques minutes se trouver avec un ciel plus dégagé, de très gros nuages blancs organisés en bandes et un air bien plus sec et froid. Mais ce qui les concernent au premier chef: un vent bien plus fort avec 30 à 35 nœuds qui va se trouver au travers du bateau (ce que l’on appelle le reaching) qui est l’allure la plus favorable à un multicoque.
Des conditions très changeantes qui demandent d’avoir l’esprit clair sur la stratégie à adopter, car suivant où l’on se place, on peut bénéficier du changement 30 minutes avant ou après les autres, ce qui parait peu pour nous terriens, mais qui se traduit en dizaines de milles pris ou perdus …
photo Bouquin Xavier

Écologie

Écologie

A la Source, constat d’une catastrophe.

De nombreuses études, de nombreuses expéditions ont eu lieu. A ce jour, la demonstration est faite de cette catastrophe planétaire. Les raisons son connues, les sources identifiées. L’étendue du phénomène est suffisamment connue pour devoir AGIR dès maintenant…

– Réduire l’utilisation du plastique …utopique à brève échéance !

– 100 % des plastiques océaniques résultent de leur «non gestion». La gestion totale des déchets est la solution.

Malheureusement , quelques soient les initiatives, elles ne porteront pas leurs fruits avant plusieurs décennies. Pendant que le déversement des déchets dans l’océan sera décuplé au gré des comportements, des accidents, et du développement démographique.

Collecter le plastique dans l’Océan peut paraitre infime, cependant, la connaissance des principales sources de pollution océaniques sont suffisamment connues pour être traitée à la base (Estuaires, concentrations de Sargasses, zones de catastrophes naturelles, et le littoral des pays les plus polluants (5 d’entre eux produisent 30 % des déchets océaniques).

Par ailleurs, c’est à la source que le plastique doit être collecté. Ensuite, il coule ou se détruit au grès des courants et des vents, et distille son poison au gré des flots.

Il est temps d’agir…

Première nuit en mer

Première nuit en mer

Après un départ plutôt réussi malgré un vent très léger, les voilà déjà au large de Cherbourg, les 4 Multi50 dans un mouchoir de poche avec 4 milles d’écart entre le premier et le dernier… En même temps, le timing est parfait car ils se présentent tous au Raz Blanchard pour la renverse de courant qui leur devient favorable à partir de 22h environ. Voilà qui devrait augmenter leur vitesse car avec 89 de coefficient de marée, ils vont trouver entre 3 et 5 nœuds supplémentaires suivant les endroits, ce qui est loin d’être négligeable !
Les conditions de course sont actuellement idylliques, à part une température en dessous de 6°, le vent est portant (il les pousse), ils sont sous « genacker », la plus grande voile d’avant prévue pour cette allure (l’angle au vent) la mer devient plus plate par le jeu du courant qui devient dans le même sens que le vent. Et cerise sur le gâteau, la lune presque pleine brille fort dans un ciel sans nuages, ce qui leur garanti une excellente visibilité nocturne : une fois les yeux habitués, on y voit comme en plein jour !
Une fois les îles des Casquets derrière eux, la forme de la côte à cet endroit leur ouvre un champ de plusieurs options de route possibles: dans (très) peu de temps, différentes stratégies entre les concurrents directs pourraient se dessiner … d’autant que tous les équipages le savent, le vent va rentrer fort, voir même très fort sous peu et la négociation d’une perturbation qui se présente, avec ses différents fronts météorologiques va sérieusement corser le jeu. Ils vont « entrer dans le dur » comme disent les marins…