Le point après 29h de course. La météo est une science inexacte, ou pour le moins fluctuante … En cette fin de journée, ils sont toujours dans l’attente de la phase trois évoquée dans le post précédent: le vent plus fort derrière le front froid. D’ordinaire, une perturbation associée à une dépression se déplace de l’ouest vers l’est sous nos contrées, mais celle-ci à décidé d’embêter un maximum tous les coureurs de la transat Jacques Vabre: elle ne se déplace quasiment pas et ce sont les bateaux qui vont à elle. Ce qui fait que les 4 mousquetaires de la classe Multi50 font route dans un pack serré, au prés dans de la mer, tous sous voilure réduite pour soulager les bateaux. Les classements fluctuent, mais les trois premiers sont dans un mouchoir de 10 milles (18km), une paille. Les vitesses varient d’un bateau à l’autre, mais à serrer ainsi le vent, c’est une autre donnée qui compte, bien plus obscure pour le béotien : le V.M.G. Cet acronyme maritime désigne la relation entre la vitesse du bateau et son angle de remontée au vent : le gain que gagne un bateau à progresser dans le lit du vent. Et là encore, les 4 mousquetaires se tiennent tous …
Statu quo donc, du moins pour le moment.
Côté vie à bord, c’est devenu très humide! Les cirés sont de sortie et quand ce n’est pas des paquets de mer, c’est de l’eau douce qui tombe du ciel. A l’intérieur, c’est le shaker: tout ce qui n’est pas amarré … s’envole.
Pour l’instant, ils font route vers l’ouest en espérant que le front leur passe au dessus de la tête au plus vite, ce qui devrait leur permettre de piquer dans le sud en direction du cap Finisterre. Cela ne devrait plus être qu’une question d’heures. Au chapitre des mauvaises nouvelles, ce ne sera pas du vent portant de nord ouest qu’ils y trouveront, mais plutôt de l’ouest … autrement dit, ils n’ont pas encore fini de se faire secouer!
A noter que jusque-là, les Multi50 se tenaient bien devant les monocoques IMOCA, mais le prés à serrer ainsi le vent n’étant pas l’allure (angle au vent) de prédilection des multicoques, les 60 pieds se rapprochent doucement, avec Alex Thomson/ Gillermo Altadill sur Hugo Boss qui n’est qu’à 50 milles de la French Tech Rennes Saint Malo.
photo : Bruno Papin